Le déclic a eu lieu lorsque Paul et Alexis étaient en vacances sur une plage marseillaise. Jonchée de déchets, la plage était polluée par des centaines de bouteilles plastiques. C’est ainsi que Corail est né. La marque de baskets en bouteilles 100% recyclées se veut transparente et (vraiment) écologique. Rencontre avec les fondateurs, qui nous en disent un peu plus sur leur super concept !
Pour commencer, présentez-vous, quel est votre parcours ?
On est Paul et Alexis, les fondateurs de Corail et on est potes depuis 10 ans. Nous nous sommes rencontrés en école de commerce et on a ensuite tous les deux travaillés dans une grosse boîte pendant cinq ans. On a toujours su qu’on voulait lancer notre projet avec un impact concret et quand nous sommes partis en vacances à Marseille, on a eu le déclic en voyant la quantité de plastique dans la mer. C’est là qu’on a décidé de démissionner et qu’on a lancé Corail.
Présentez Corail en quelques mots.
Corail c’est une marque de baskets et d’accessoires qu’on fabrique avec des bouteilles en plastique qu’on repêche en mer, à Marseille. Pour les récolter, on a lancé l’opération « Nique pas ta mer », c’est une opération de collecte de déchets en mer, qu’on mène avec notre équipe de pêcheurs marseillais.
Vous récupérez les bouteilles plastiques jetées à Marseille. Comment les sélectionnez-vous ? Y’a t’il un critère particulier ?
Il y a deux sortes de bouteilles que nous récupérons : d’abord les bouteilles transparentes et incolores que nous utilisons pour fabriquer du fil que nous tissons ensuite et ce tissu se retrouve dans nos baskets et nos sacs.
Les autres bouteilles sont les bouteilles colorées, opaques ainsi que les bouchons et les étiquettes. Ces bouteilles-là sont broyées puis injectées dans nos semelles extérieures. C’est une innovation dont on est vraiment content car elle nous a permis d’utiliser une part encore plus importante des bouteilles qu’on repêche.
Comment les paires de Corail sont-elles fabriquées ? Quelles sont les étapes de conception ?
Une fois que les bouteilles sont repêchées, nos pêcheurs les déposent dans le Corail Lab, directement sur notre port, l’atelier dans lequel nous faisons le tri et la transformation. Les bouteilles sont triées entre celles qui vont être transformées en tissu et celles qui serviront à fabriquer les semelles. Elles sont ensuite broyées directement dans le Corail Lab. Les bouteilles, une fois broyées, on obtient des flakes qui sont envoyées soit chez notre fabricant de semelles, soit chez le filateur, en fonction de leur nature.
Et pour le reste de la basket, tout est recyclé et sourcé en Europe : des lacets qui sont fabriqués en France à partir de bouteilles en plastique à la semelle intérieure.
Il est possible de recycler sa paire de Corail : que deviennent-elles ?
Nous avons un partenariat avec Gebetex, un centre de tri en Normandie, qui récupère les Corail une fois usées pour leur offrir une nouvelle vie, notamment sous la forme de matériaux de construction.
Recycler les bouteilles plastiques est une vraie alternative durable. Quel serait votre conseil n°1 pour un mode de consommation plus durable ?
Nous sommes convaincus que la meilleure façon de promouvoir un mode de consommation plus durable est de proposer des produits qui soient désirables même quand ils sont écologiques. Il est essentiel que les deux aspects soient réunis pour ne pas tomber dans l’écueil de l’achat « associatif ». Il faut que le produit final soit à la hauteur, c’est la meilleure façon de vraiment démocratiser la consommation durable. Recyclé ne veut pas dire moche, c’est très important de le rappeler.